Est-ce que Emily in Paris est zéro déchet ?

Non mais Caro, tu t’en poses des questions ? Emily in Paris ? Zéro déchet ? Et pourquoi pas… aussi, tant qu’on y est ! Ben oui, mais force est de constater que je kiffe cette série. Mais pourquoi ? Est-elle en accord avec mes convictions écolos ? Suis-je secrètement une fille superficielle accro à la mode ? Bref, il fallait bien que je décrypte ce phénomène qui m’a pris dans ses filets, notamment depuis la sortie de la nouvelle saison sur Netflix.

Pourquoi j’aime autant Emily in Paris ?

Instinctivement, je répondrais : « Parce que c’est cucul la praline ». C’est bourré de bons sentiments. La seule préoccupation de la série, c’est qu’est-ce qu’Emily, incarnée par Lily Collins, va porter pour la soirée de demain ou est-ce qu’elle préfère s’envoyer Archie ou Paul ? Non, mais elle a le choix entre deux mecs mégacanons et super gentils. Deux mecs parfaits en somme. Pas de compromis, et elle ne sait pas lequel choisir. Je la comprends, à sa place, j’hésiterais aussi beaucoup.

Emily in Paris n’est pas atteinte d’écoanxiété

D’ailleurs, Emily vit dans le monde d’hier. Dans un monde où l’écologie n’est pas un souci. Pas de tempête, de dérèglement climatique, de tri des déchets ou de consommation responsable. On peut cramer la corde par les deux bouts : tout va bien ! Zéro problème ! J’avoue que la série ne renvoie pas vraiment le bon message auprès du grand public. Mais qu’il fait bon parfois de penser qu’on vit dans un monde parfait. Celui où les mecs sont des perles avec toutes les femmes et où on ne va pas tous crever à cause de la sécheresse et des inondations.

Dans Emily in Paris, pas de souci pour savoir si on trie les déchets, si on consomme local ou si on réduit notre empreinte carbone. Emily se concentre sur sa carrière dans la mode, sur ses relations amoureuses et sur le fait de s’intégrer dans la culture française. Cette absence d’écoanxiété reflète un Paris idéalisé, loin des préoccupations écologiques actuelles.

Emily in Paris, ce n’est pas la vraie vie

C’est peut-être ça qui plaît autant dans cette série Netflix. Clairement, Emily doit vivre dans un monde parallèle. Dans un Paris complètement idéalisé, où ça ne sent pas le pipi dans le métro, et où personne n’essaie de te piquer en douce ton portefeuille quand tu te balades avec un sac à main qui vaut un salaire plein. C’est la version conte de fées pour adulte, où les clichés sur la vie parisienne sont portés à leur paroxysme.

Le personnage de Camille, la meilleure amie française d’Emily, incarne aussi cette vision romancée de la vie à Paris. Tout y est beau, stylé, et on se croirait presque dans une version moderne d’un conte de fées. Pas de tracas pour savoir si le prochain repas sera écoresponsable, non, ici, on profite des plaisirs de la vie, qu’il s’agisse de la mode, de la nourriture ou des sorties mondaines.

Perso, une fois que j’ai réussi à finir une journée sans encombre avec un repas à peu près équilibré qui ne m’a pas coûté un rein, que les enfants dorment sans s’être relevés 3 fois, et que mon boulot ne m’a pas mise sur les rotules, je suis contente de couper un peu de cette réalité trépidante pour rêver à un monde sans problème. (on est bien d’accord que « qui couche avec qui », ce ne sont pas de vrais problèmes, hein ?)

Est-ce que Emily in Paris est écolo ?

Je vous vois venir ! Certainement pas ! Emily est loin de toutes ces préoccupations : la faune, la flore, le respect du vivant, des écosystèmes, elle s’en tape le coquillard !

Quand elle met en avant de grandes marques de luxe qui font produire en Chine, des fast-foods qui bourrent leurs produits d’additifs et d’exhausteurs de goût pour réduire les coûts, on est loin des principes écologiques. La série se concentre davantage sur la culture de la mode et du luxe, que sur les préoccupations environnementales.

Cela reflète aussi une certaine critique de la société, où le paraître prime souvent sur l’être. En suivant Emily, la star de cette série, on est plongé dans un monde où le glamour et la mode dominent, et où les vraies préoccupations environnementales sont mises de côté. Pourtant, la réalité, surtout en France, c’est aussi les débats sur la consommation responsable, sur le zéro déchet, et sur la manière dont nous pouvons tous contribuer à un avenir plus durable.

Mais vu que ce n’est pas la vraie vie, on pourrait se dire que ce n’est pas bien grave. Encore faut-il en être conscient !

On connaît l’influence des séries, de la télé ou des réseaux sociaux (des écrans en somme) sur la façon de consommer du plus grand nombre. De nombreux fans crédules vont chercher à reproduire la vie fabuleuse d’Emily, à s’habiller comme elle, à vivre les mêmes aventures. Mais la réalité parisienne est bien différente de celle de cette série Netflix. La vraie vie à Paris, et en France en général, implique de faire face à des défis écologiques et sociaux qui ne peuvent être ignorés.

C’est là que c’est dérangeant. C’est dérangeant de mettre en avant une vie centrée sur le superficiel, l’image sans se soucier de bien-être et de santé. Parce que c’est aussi ça les valeurs de l’écologie : nous permettre de vivre mieux, dans un environnement meilleur et en bonne santé.

On est plus heureux quand on est en bonne santé, non ? On n’est plus heureux quand on ne subit pas les aléas violents de la météo, non ? La dernière saison d’Emily in Paris a peut-être atteint une deadline critique, où il serait temps que la série, qui en est à sa troisième saison, prenne en compte les vraies préoccupations des Français et de la planète.

Emily in Paris, un divertissement à consommer avec modération

Alors, Emily in Paris, une série à bannir ? Pas forcément. C’est un peu comme se faire plaisir avec un dessert sucré : c’est bon sur le moment, mais il ne faut pas en abuser. Oui, la série nous vend un rêve, une échappatoire à la réalité, mais il est essentiel de garder à l’esprit que ce n’est qu’une fiction. Une fiction portée par Lily Collins, qui joue son rôle à la perfection, mais qui reste une fiction.

Ce que l’on peut en tirer, c’est la reconnaissance de ce besoin d’évasion, mais aussi la nécessité de revenir sur terre, de se reconnecter avec nos valeurs, notamment celles du zéro déchet et de l’écologie. Parce qu’au-delà des paillettes et des robes de créateurs, il y a une vraie vie, la nôtre, avec ses défis écologiques et sociaux.

Alors, pourquoi ne pas s’inspirer de l’optimisme d’Emily tout en l’adaptant à nos convictions ? Être écoresponsable ne signifie pas renoncer au plaisir ou à la mode, mais plutôt faire des choix plus éclairés, plus durables. Et si, au lieu de rêver d’une vie parisienne superficielle, on s’inspirait pour rendre notre quotidien un peu plus beau, un peu plus respectueux de notre planète ? Pourquoi ne pas s’inspirer de la créativité d’Emily pour inventer une mode plus durable et même un quotidien plus respectueux de l’environnement, et plus en accord avec la réalité de la vie en France ?

Je serai folle de rêver qu’on peut trouver son style vestimentaire de seconde main et le tout, sans se ruiner et sans ruiner l’environnement. Vous êtes allée faire un tour chez le Label Emmaüs, c’est dingue tout ce qu’on peut trouver d’occase !

En fin de compte, ce que je retiens d’Emily in Paris, c’est l’importance de rêver, mais aussi celle de rester ancré dans la réalité. Une réalité où chaque geste compte pour construire un monde meilleur, même si cela implique de troquer un peu de glamour pour du bon sens. En fin de compte, c’est peut-être là le vrai rôle des séries comme Emily in Paris : nous divertir tout en nous rappelant que la vraie vie, celle qui compte, est celle que nous construisons chaque jour avec nos choix et nos actions.